258 MEMOIRES DR PiERRE DE LESTOILE.

Le lundi quinzieme dudit mois de juin, arrivèrent nouvelles à Paris de deux morts, l'une desquelles, qui estoit la pire, fust trouvée vraie : à seavoir la mort de M. de Montpensier; l'autre, qui estoit celle de Bussi Le Cl e re, fausse. Encores disoit-on que c'estoit beaucoup pour Paris, de deux nouvelles en trouver une vraie.

Le mecredi dix-scptîeine du dît mois de juin, fust enterré à Paris M. Du Vair- pere de M. Du Vair conseiller en ia cour, un de mes amis.

Le samedi vingtième dudit mois de juin, je fus ouïr prescher un fol à Cambrai, qui se disoit ambassadeur de Ia paix; auquel, pour ce qu'il parloit de paix, on fist accroire qu'il estoit sage; et l'envoia-l'on - au sortir de sa chaire, prisonnier, ll avoit plus de peuple à son sermon que n'avoient trois les meilleurs predicateur. de Paris. A l'issue d'icelui, on trouva affiché aux portes du college de Cambrai le quatrain suivant, qui n'estoit trop mai rencontre.

Fol est qui ne jouist du bien pendant qu'ila., Et plu a fol est celui qui so i mesm e s'oublie. Maîfl encore plus fois som aujourd^mi ceux là

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	258 MEMOIRES DR PiERRE DE LESTOILE. Le lundi quinzieme dudit mois de juin, arrivèrent nouvelles à Paris de deux morts, l'une desquelles, qui estoit la pire, fust trouvée vraie : à seavoir la mort de M. de Montpensier; l'autre, qui estoit celle de Bussi Le Cl e re, fausse. Encores disoit-on que c'estoit beaucoup pour Paris, de deux nouvelles en trouver une vraie. Le mecredi dix-scptîeine du dît mois de juin, fust enterré à Paris M. Du Vair- pere de M. Du Vair conseiller en ia cour, un de mes amis. Le samedi vingtième dudit mois de juin, je fus ouïr prescher un fol à Cambrai, qui se disoit ambassadeur de Ia paix; auquel, pour ce qu'il parloit de paix, on fist accroire qu'il estoit sage; et l'envoia-l'on - au sortir de sa chaire, prisonnier, ll avoit plus de peuple à son sermon que n'avoient trois les meilleurs predicateur. de Paris. A l'issue d'icelui, on trouva affiché aux portes du college de Cambrai le quatrain suivant, qui n'estoit trop mai rencontre. Fol est qui ne jouist du bien pendant qu'ila., Et plu a fol est celui qui so i mesm e s'oublie. Maîfl encore plus fois som aujourd^mi ceux là	i

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